
Ici la poésie n'a que faire d'orner la vie, elle tente une traversée du côté de l'origine, en amont du langage préfabriqué. Si elle dit l'île, la mer, l'arbre et l'oiseau, elle cherche à les dire à la pointe du rien, dans la nue présence. La parole poétique est à la fois dissidente et unifiante, elle rompt pour donner lieu, pour faire tenir ensemble l'exil et la demeure.
"Et c'est assez pour le poête d'être la mauvaise conscience de son temps." Saint-John Perse